Un tout petit séjour au Burkina Faso

Publié le par Elsa

Alors voilà, il se trouve que pour le boulot je suis partie au Burkina Faso 2 jours (+ 1 de voyage à l’aller). Je n’étais jamais allée en Afrique noire, excepté une semaine passée en 2009 dans le désert mauritanien.

Je ne savais pas trop à quoi m’attendre, je partais je pense avec un a priori sur la pauvreté du pays et l’effet d’exotisme que j’allais ressentir… A deux mois du départ, j’étais curieuse de voir si j’avais vraiment envie d’ailleurs…

Alors ? alors… carton plein ! Dés la sortie de l’avion vers 18h mardi soir, la bouffée de chaleur poussiéreuse m’a collé sur le visage un sourire irrépressible. Qui ne m’a pas quittée - même si j’ai dû le garder à l’intérieur puisque j’étais là pour bosser quand même, faut pas déconner.

Ce qui est frappant au premier abord, c’est la taille minuscule de l’aéroport qui est tout simplement au cœur de Ouagadougou, la capitale. Et puis c’est le calme de cette capitale. En termes de villes aux coutumes vraiment différentes de Paris j’ai plutôt « l’habitude » des capitales asiatiques, grouillantes, trépidantes et bruyantes. Ici quelques voitures et plutôt pas des épaves et quelques deux roues, zéro casque, pas vraiment  de signalisation, mais enfin ce n’est pas Hanoi où se côtoient dans les ruelles des voitures, des deux roues, des camionnettes, des charrettes, des vélos, des pouss-pouss, des piétons, un ou deux bus, et des animaux domestiques, sans compter les étals qui empiètent sur la voie.

Avant même ce calme ce qui charme la visiteuse ici, c’est le sourire et le rire. Ali, qui nous a réceptionnés a tout de suite commencé à rire aux blagues de Rodolphe, d’un petit rire discret mais très communicatif et pendant tout mon séjour, de deux jours certes, j’ai récolté mille sourires, et milles poignées de main. Ici c’est l’art de saluer, les yeux dans les yeux, la main dans la main et chacun simultanément « Ca va ? » - « Oui ca va ». C’est chouette même si ca ne vaut pas le chant des salamaleks des mauritaniens qui fredonnent chacun pendant plusieurs minutes quelque chose du genre « ca va et toi ca va oui ca va et ta famille ca va oui ca va ma famille oui moi aussi ca va et toi ca va ta femme ? oui moi ca va, oui ma femme aussi et toi ca va  ?... » en mauritanien bien sûr.

Le chantier est à 2h de route de Ouagadougou, on ne circule pas la nuit parce que cela manque trop de lumière (zéro), c’est dangereux, la route n’est pas clôturée n’importe quoi peut traverser n’importe quand. D’ailleurs j’ai pu le constater au retour vers Ouagadougou… Deux biquettes ont surgit, nous avons freiné, elles ont accéléré, ça passe ! Rodolphe a levé le pied du frein et « oh non ! » une troisième a surgit elle aussi au trot, pour rejoindre les deux premières, il était trop tard, j’ai mis la main sur ma bouche j’ai fermé les yeux et la voiture est passée dessus… Il y a eu un blanc dans la voiture (à vrai dire il y en avait 3, des blancs, un peu livides) et puis nous avons stoppé pour voir les dégâts sur la voiture. La biquette nous a volé la plaque ! … demi-tour, retour sur le lieu de l’accident… plus trace ni de la biquette ni de la plaque. « Ici c’est le pays de Lavoisier. Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ». Je crois que des riverains de la RN5 ont mangé de la biquette ce soir…

Ce soir je suis dans l’avion, il est près d’une heure du matin, nous sommes en escale à Niamey, j’écris ce post et en attendant le dîner. La journée d’audit a été longue, la chaleur intense. On se lève avec 18°C et il fait très vite plus de 35°C. Pourtant c’est la saison fraîche ici. Les hommes portent des bonnets…  Il n’a pas plu depuis septembre. D’ailleurs j’ai reçu une mise en garde de Mélissa bienveillante « Prends garde qu’ils ne te prennent pas pour la déesse de la pluie, ils n’ont pas l’habitude des petites poules blondes ». Et bien figurez-vous que je n’ai ressenti absolument aucun regard appuyé, zéro harcèlement. D’après les bouts de conversation que j’ai pu glaner, j’ai l’impression qu’en revanche les expatriés ont eu une habitude de « l’attrapage de petites » (africaines).

Après les deux jours d’audit entre Ouaga et la brousse, l’heure et demie de retard de l’avion m’a un peu fait perdre le joli sourire que j’avais depuis 48h… que j’ai retrouvé quand je me suis souvenue, en entrant dans l’avion que pour la première fois, j’allais prendre à gauche… dans l’allée qui mène à la classe business.

« Bienvenue à bord », me dit un steward d’une voie sirupeuse… « puis-je vous débarrasser de votre veste ? »

Bonsoir, merci, ah euh ouais, oui merci.

Un peu plus tard à propos de l’apéro, mon voisin demande s’ils n’ont pas des petits gâteaux à l’olive plutôt qu’au fromage ? « Ah ceux qu’on distribue à l’arrière ? » demande l’hôtesse avec une moue de dégoût. Je rigole et dis « woy, z’y vas parlez pas comme ca des gens de « l’arrière » parce que moi d’habitude je suis à l’arrière ! ».

Ouais nan c’est pas vrai, j’ai pas dit z’y vas.

Enfin voila le vol est passé vite et assez confortablement, c’est appréciable la classe affaires.

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G
Ah la la, tes histoires de salamalecs et de biquettes me rappellent mes bons souvenirs de randonnée dans le désert en Mauritanie!<br /> Effectivement, c’était un peu plus exotique que Prague cette année… En tous cas même si les températures seront plus « fraiches », on va garder le sourire grâce aux goulash et autres knedliky qu’on<br /> va déguster!
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E
<br /> On me dit dans l'oreillette que la Mauritanie c'était en 2004, oui bon, ca va, je sais que je suis vieille.<br /> Merci Seb pour ton petit commentaire, et Béa aussi. Ca m'encourage parce qu'il commençait à y avoir de l'écho sur ce blog ce blog ce blog ce blog<br /> ;-)<br /> <br /> <br />
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S
<br /> je sens que ca va etre chouette de te lire cette année !<br /> <br /> <br />
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B
<br /> je reconnais bien là l'effet Afrique Noire!!! après 3 semaines au Sahel, j'ai gardé le sourire & l'habitude des salutations de 10 minutes pdt 2 mois!!!<br /> ... bon signe tout ça pour la suite du périple, poulette!!<br /> bon retour!<br /> <br /> <br />
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