Si une Petite Poule mettait des gants

Publié le par Elsa

Vous savez ces musiques qui trimballent avec elles des sensations. Qui sont synonymes d'une tranche de vie.

Une chanson que j’écoutais sans cesse en préparant les concours, quand elle repasse par intermittence, ramène avec elle une sensation de bien-être et des souvenirs : les heures studieuses à la lueur de la lampe de bureau, la sécurité de ma chambre d’adolescente et du chemin tout tracé, les cours de bio appris par cœur, la frustration d’une démonstration qui ne mène nulle part, putain je comprends rien.

 

Ainsi quand Don a joué Moon Safari de Air dans son 4x4 lorsque nous partions explorer les montagnes de Mammoth lakes, c’est un truc reptilien qui est venu se loger dans mes tripes. Comme si le tamis du temps avait épuré la sensation à l’essentiel, n’en laissant plus que l’émotion primaire. Je me suis entendue dire « wouah that reminds me some sad years of my life ! » en me mordant les lèvres « tu peux pas la fermer avec tes émotions ? ». Mais Don a demandé pourquoi et c’est là que notre échange a vraiment commencé. Avant ça je ne savais que Air était si mélancolique pour moi. Ni que de ces années-là ne restait presque que ça, la tristesse.

 

Aux portes de Yellowstone, Jeffrey m’a donné un peu de musique que j’ai écoutée pendant les quatre semaines qui ont suivi, sur la route. Certaines chansons ont vraiment marqué mon cerveau de petite poule et avec elles ce sont des images de tableau de bord de Hyundai qui reviennent, de mains sur le volant, de rubans de bitume, de canyons sinueux, de milliers de collines vertes, de rivière Niobrara, de liberté, de liberté, de liberté.

 

C’est impossible de partager cette sensation. Cette chanson ne représente rien pour vous, ou peut-être si mais quelque chose de complètement différent de ce qu’elle provoque en moi.

 

I will be your one more time

 If you will be my one last chance

 

Il y a celle-ci aussi, d’ailleurs le clip va bien avec ce que je vous raconte. Sauf que ma-route-américaine-à-moi est paisible, dégagée, le Lake Powell scintille devant, avec le même bleu éclatant du regard de Maman et de Lucie et d’Adam et de Salomé.

 

 

Fermez les yeux, ça ferait bien bande-son de road trip, ne ferait-il pas ?

 

Et il y avait cette chanson qu’on entendait partout entre avril et octobre 2011. Qui irait comme un gant à une petite poule si une poule mettait des gants.

 

 

Ces temps-ci, je découvre le Velvet Underground. Je me demande quelle couleur primaire sera accrochée à ces morceaux quand le temps aura passé, ce que le temps me laissera de ces mois qui ont pour le moment un goût de renoncement, mais aussi de renaissance, d'émancipation.

 

Je ne suis plus une petite fille maintenant, je peux accepter un coup de pouce des grands.

 

;-) 

Publié dans ****

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M
Ah oui, magnifiques les deux dernières chansons, j'adore ! (Je connaissais la troisième bien sûr ;-)) Moi aussi ça me donne grave envie de m'ermitiser une semaine dans la forêt avec des chevaux<br /> !<br /> Tout à l'heure je viens de sortir le museau sur le flanc de ma montagne, car j'habite à flanc de montagne lol, c'est bien agréable après l'hiver...
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L
Jango et moi aimons beaucoup la deuxième, moi parce-que dès les premières notes j'ai envie d'écouter la suite, Jango parce-que les images n'arrêtent pas de bouger et qu'ils attraperait volontiers<br /> tout ce qui bouge sur cet écran.<br /> Il y a des PAQUETS de fois ou des musiques me retournent comme ça les tripes. L'une de ces fois c'était à la fin d'une semaine de rando équestre, où j'avais oublié le monde civilisé et vécu sans<br /> électricité ni eau courante pendant une semaine, avec les chevaux et dix autres personnes. On avait uniquement croisé des troupeaux de chevaux ou de vaches, et on s'était laissé "perdre" dans le<br /> Vercors, le seul à savoir où on était, étant notre guide. La rando s'est terminée, il m'a fallu repartir, en quittant la Chappelle en Vercors pour aller vers Die puis Pierrefite. Ce sont des<br /> paysage de montagne magnifiques, et je roulais avec Tracy Chapman. Alors depuis chaque fois que je l'entends, toute cette semaine me revient ...
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E
<br /> <br /> bang bang bang they shot him down, tracy chapman pour moi maintenant c'est un lac de Nouvelle Zélande, avec Mont Cook à l'horizon. Pause café et dans le café avec Kawai on a écrit dans mon<br /> journal avec cette chanson qui diffusait dans le bistrot. Ca me donne envie de faire une rando à cheval ton truc.<br /> <br /> <br /> <br />
T
Pour la 2ème... Les yeux qui piquent, le mal de crâne. La fatigue. Les joues brûlées par le vent. La mise au point à l'infini. Le paysage qui défile trop vite pour le fixer. La sensation de froid<br /> de la vitre sur le front. Chaque aspérité de la route est transmise au crâne. Ca vibre, mes molaires apprécient moyen. Tant pis. Les yeux qui piquent. Retour d'une semaine de rando. Heureusement<br /> que c'est pas moi qui conduit. La tête contre le carreau, à l'arrière, je m'endors...<br /> [...]<br /> Rhaaa, c'est quand les prochaines vacances déjà ?
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E
<br /> <br /> ;-) Dis donc ca n'avait pas l'air d'une rando facile ! Tu es qui ?<br /> <br /> <br /> <br />