La fin de la Petite Poule
Je crois que c’est la fin du Blog de la Petite Poule. J’ai adoré vous écrire, vous avoir près de moi, vous faire partager ! Vraiment ça a rendu le voyage encore plus agréable.
Le blog c’était parfait pour moi, je n’aime pas trop être vue dans la tristesse ou dans la joie, quand je suis touchée, je préfère être seule avec mon émotion. Grâce au blog, je pouvais vous les faire partager, avec un peu de recul et le décalage, une fois que j’avais compris ce qui s’était passé dans mes tripes et dans ma tête.
Je vais le faire une dernière fois. J'espère que cela m'aidera à clore le sujet dont on ne reparlera pas.
Il y a une chose que je ne vous ai pas dite et qui a rendu ce voyage si magnifique.
Juste avant de partir, j’ai rencontré un homme. Ou plutôt un homme m’a rencontrée. Il est devenu très amoureux. Un bel homme, (presque) droit dans ses bottes, cultivé, sensible, intelligent, subtilement drôle, doux et fort à la fois. Un homme qui n'a pas peur de ses émotions.
Une fois en chemin, il m’a couverte de messages sublimes, de poèmes, d’attentions plus belles que tous les paysages du monde. Il était convaincu que nous deux ce serait beau et bien, et il m'a convaincue aussi. Quand j'ai découvert qui j'avais en face de moi, je me suis sentie, bénie, Truly blessed...
Nous nous sommes parlé quand nous avons pu, et même avec une demi-planète entre nous, nous étions proches, c’était l’hiver en Nouvelle-Zélande mais il y avait le soleil des Samoa dans mon cœur.
J’ai dessiné des cœurs sur la plage, j’ai dessiné des cœurs dans le sel du Salar de Uyuni, j’ai dessiné des cœurs.
Nous nous étions même donné rendez-vous sur l’Ile de Pâques.
J’ai parcouru des milliers et des milliers de kilomètres, je suis même allée dans le désert du Utah, pour le rejoindre où il n’était pas. Presqu’à chaque pas j’ai eu une pensée pour lui. Je l’ai emmené avec moi à Uluru, on a dormi dans mon swag à la belle étoile, je lui ai montré un pingouin en Nouvelle-Zélande, j’étais fière d’apprendre l’espagnol, sa langue d’adoption, j’ai mis blue pale eyes dans mon I-pod et plein de Velvet Underground, je me suis imaginé la rencontre avec les Prunelles de ses Yeux.
Pendant ce temps-là, je savais bien que cet homme-là lisait mes récits. Tout ce que j’ai écrit c’était un peu pour lui, pour partager avec lui. Vous n’avez pas vu mais il y avait plein de clins d’œil, des mots repris, des allusions, de l’espagnol.
Et même quand je disais que je ne voulais pas rentrer dans le rang, une petite voix me susurrait qu’avec lui de toutes façons la vie ne serait plus jamais la même, rattrapés ou pas par le quotidien. Même si on est loin, même si c’est compliqué, d’autres sont passés par là, et nous on est plus forts, plus beaux, plus vrais que ça.
Mais voilà, comme vous le savez notre rendez-vous sur l’île de Pâques n’a pas eu lieu pour des raisons géologiques.
Et c’est pour d’autres raisons qui le regardent qu’il a décidé que le rendez-vous de nos vies n’aurait pas lieu non plus.
Je l’ai appris hier.
J’ai mal au cœur et je n’ai plus envie d’être lue si je ne peux plus le lire, d’être vue si je ne pourrai jamais le revoir, de partager s’il n’y a plus d’amour.
J’ai vu la mer c’était très beau ! Et grâce à lui c’est devenu sublime. J’y retournerai c’est sûr !